Bilan d’une expérimentation conduite sur les Hauts du Val de Saône

Bilan d’une expérimentation conduite sur les Hauts du Val de Saône

Réunis à la Communauté de communes des Hauts du Val de Saône le 5 décembre, les élus ont participé à la restitution du bilan d’une action conjointe des Communes forestières et de l’ONF, engagée de 2014 à 2018 dans le cadre de la charte forestière.

Cette action consistait à expérimenter sur trois communes un processus de décision construit autour de ventes de bois façonné associées ou non à des ventes de bois sur pied, et d’en mesurer les effets sur la sylviculture, le budget communal et l’activité économique des entreprises du territoire.

Trois organisations ont été testés. Elles reposaient soit sur une décision du conseil municipal d’orienter la totalité des coupes vers la vente de bois façonné, pour favoriser au maximum l’emploi local, soit sur des décisions conciliant la vente de bois sur pied avec la vente de bois façonné en fonction des essences, de la qualité des bois et/ou de la nature des coupes.

En matière budgétaire, l’expérimentation a permis d’optimiser les recettes forestières des communes qui ont toutes constaté une augmentation de leur revenu net moyen à l’hectare. La mise bord de route des produits bois façonnés, cubés et triés favorise une plus-value en utilisant les modes de ventes les plus appropriés. L’avance de trésorerie engagée pour l’exploitation des bois est limitée dans le temps et peut être évitée en mixant les modes de vente. Cette évolution d’une logique de vente de grumes sur pied à une commercialisation de produits bois bord de route nécessite de disposer de débouchés commerciaux pour l’ensemble des produits d’une coupe ce à quoi s’emploient les services de l’ONF.

En matière de sylviculture, la maîtrise des exploitations (qualité et calendrier) favorise le cycle sylvicole (récolte rapide des arbres désignés avec concentration de l’accroissement naturel sur les tiges d’avenir) et ainsi la production d’arbres de qualité. Cette maîtrise repose sur des engagements annuels ou pluriannuels des communes dans des marchés de prestations avec des entreprises de travaux forestiers (ETF) qui, au regard de leur durée, portent une attention particulière à la qualité des exploitations et au respect des délais d’intervention.

En matière de développement économique, l’activité des ETF et des transformateurs de bois a été confortée, la production de la valeur ajoutée étant fixée sur le territoire. Les volumes de bois commercialisés ont atteint 5 900 m3 de bois d’œuvre et 1 100 tonnes de bois d’industrie/bois énergie. 5 ETF se sont engagées dans des prestations d’exploitation forestière avec les communes dont une partie sous forme d’accords-cadres à bons de commande pluriannuels. Les communes ont pris la décision de sécuriser l’approvisionnement de 6 transformateurs du départements engagées dans un contrat d’approvisionnement avec l’ONF.

Intégrer dans le processus de décisions annuelles des conseils municipaux, les enjeux liés à la sylviculture, à la commercialisation des bois et au développement économique nécessitent une confiance réciproque de tous les acteurs et une volonté partagée de faire de la forêt et du bois un levier de développement économique de nos territoires ruraux. L’animation de deux réunions par an de la commission forêt, reposant sur un suivi technique et financier de la forêt communale (bilan financier, budget prévisionnel, tableau de suivi des coupes, etc.), a permis de faire évoluer les pratiques.

L’enjeu réside maintenant dans la démultiplication des outils testés en créant une diffusion en « taches d’huile » sur la Bourgogne-Franche-Comté.